Retour de Hongrie - partie 1

C'est sur l'invitation de l'Université de Szeged, l'Institut français de Budapest et des Alliances françaises de Pécs, Szeged et Debrecen, que je me suis rendu en Hongrie en novembre dernier.

 

Je suis intervenu dans 3 lycées hongrois de Debrecen et Pécs, auprès de classes francophones pour leur expliquer le processus de création d'une bande-dessinée.

Mon intervention dans la ville de Szeged était dans le cadre d'un colloque organisé par l'Université, portant sur "la représentation visuelle dans le développement de la culture écrite". Ma présentation portait ici sur l'utilisation en France, de la BD et du manga, pour inciter les jeunes à lire.

 

Permettez moi, avant de vous parler plus longuement de ce voyage fort intéressant, de mon point de vue d'éditeur de BD (d'ici quelques jours sur ce même blog), de vous toucher quelques mots sur le marché de la BD en Hongrie.

 

 

PAS DE CULTURE DE LA BD EN HONGRIE

 

Il faut tout d'abord savoir que la BD est un medium quasi inconnu dans ce pays de 10 millions d'habitants. Autant chez nous les gamins sont bercés par une culture BD dès leur plus jeune âge, autant rares sont les jeunes hongrois à être des lecteurs de bande-dessinée. Par ailleurs, si j'ai bien compris, rares sont ceux qui ont même déjà lu ne serait-ce qu'une fois un album de BD....

Par conséquent, il est extrêmement difficile pour des hongrois de savoir lire une BD, car ce medium correspond à une façon de raconter des histoires, presque totalement inédites pour eux.

 

Par exemple, des titres internationaux comme Naruto ou Walking Dead sont édités en  2000 ou 1500 exemplaires, soit l'équivalent des tirages de Kotoji Editions.

A l'époque un éditeur avait essayé de sortir Dragon Ball en Hongrie, et cette expérience a été un bide monumental, l'éditeur ayant du renoncer à terminer la série, et ce, même si les ayants  droits japonais avaient proposé de céder gratuitement les droits sur la fin de la série, tellement ceux-ci ne souhaitaient pas voir leur série s'arrêter.

 

Une jeune génération de dessinateurs hongrois créatifs, essaie d"être publiée, mais si j'ai bien compris, aucun auteur hongrois ne vit de la BD.

 

On trouve des BDs essentiellement dans des librairies du type FNAC (je ne me rappelle plus du nom de la grande chaine hongroise), et encore quand c'est le cas, il s'agit d'un petit coin BD, en comparaison des énormes rayons que nous avons chez nous. Pour dire vrai, lors de mon séjour, je n'ai pas vu une seule BD dans une librairie ou un magazin hongrois.

 

A noter également que le salaire mensuel moyen d'un hongrois est de 100 000 forints, la monnaie nationale, soit tout juste un peu plus de 300 euros.

Quand on compte que sur ces 100 000 forints, environ 60 000 vont dans les dépenses de logement, on comprendra aisément que le développement de la BD n'est peut être pas une priorité pour les ménages hongrois...

 

To be continued...

 

Pierre

 

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